Le pont intérieur
du vaisseau
dévore le cuir
ocre et soleil
des corps entassés,
sourds au passage
des jours qui les entaillent
–vermeil.
&
les chaînes conversent
avec le craquement des flots
et le râle de la peau.
Arrachés !
Des regards fissurés scrutent,
le silence et la douleur puante
qui assiège les entrailles.
&
les chaînes conversent
avec le craquement des flots
et le râle de la peau.
Lacérés !
Des regards étouffés
grattent des bouts de lumière
trouée, miettes ardées
dans la nef de bois.
&
les chaînes conversent
avec le craquement des flots
et le râle de la peau.
Les voilures
battent et volent les vents
de leurs souffles
emportant dans leur fuite
le cuir ocre et soleil
des corps entassés,
éclats des monts Nimba,
maintenant sourds
au passage
des jours
qui les entaillent
&
les chaînes conversent
avec le craquement des flots
et le râle de la peau.
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Photo: Inconnu