8h grésille légèrement
du haut des remparts
brisés de l’aurore.
Sur le boulevard
de la corniche
la mer
guette les bus, rêvant
de chemins de terre
au delà du boulevard,
de pieds pris
dans les journaux
riches d’hiers,
et de couvertures
chiffonnées,
encore chaudes
comme le pain
tout juste sorti
du four
de pierre.
La huitième heure
se déshabille
un peu plus
sous une Lune
aux cheveux emmêlés
par la nuit,
et la mer
suit les bus
de ses éclat,
chaussant
de sa langue
un vagabond
endormi
entre une poubelle
et les insultes
de regards
qui crevassent
sa peau.
Il est un peu
plus de 8h,
et la mer
s’étire…
Son bleu
haletant
laisse trainer
ses éclaboussures
sur les vitres
salées du 83 grignotant
avec gourmandise
le boulevard
de la corniche.
8h grésille légèrement
du haut des remparts
un peu sale de nuit encore,
et trace dans les pensées
des odeurs d’étraves
et d’ancres, quelques-unes oubliées
quelques-unes perdues.
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Photo : Ilena HATTON