Prendre
une photographie
comme si c’était la dernière,
la pincer
entre l’index
et une feuille d’azur
et en laisser
les liqueurs
s’écouler sur
les sillons
de la peau
comme un baiser
volé
&
puis rendu.
La planter là,
dans cette terre
de l’esprit
qui colle aux doigts
comme le lierre
et ses voix
de vert
qui résonnent
sur les murs.
&
puis la poussière
des souvenirs.
Prendre
une photographie
en petites gorgées
comme un café
chaud
l’hiver,
et même,
à la première,
s’y brûler
les lèvres
juste un peu,
comme
si c’était la dernière.
&
puis la poussière
des souvenirs.
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Photo: Monica SABOLO ~ https://www.instagram.com/monicasabolo/