Les ans se sont perdus
dans les ramures du temps
qui passe et fane.
La Révolution est abattue,
gorge tranchée aux lames
fourbes du mépris
qui entame et damne.
Les Ans se sont perdus
dans les ramures du temps
qui passe et fane.
Sur le trottoir, l’encre nue
s’épanche de ce parchemin vagabond,
« Déclaration
de quatre-vingt-neuf », y lit-on.
La Révolution
est abattue, Gorge tranchée
aux lames sévères du mépris
qui entame et damne.
Et roulés entre leurs doigts
l’on devient
des hommes-allumettes
qu’ils grattent d’un geste
écorché de toute compassion,
aride et leste
comme le ricanement de la potence
comme le ricanement de la potence
qui s’enterre amoureusement
autour du cou.
Sur le trottoir, l’encre nue
s’épanche de ce parchemin vagabond,
« Déclaration
de quatre-vingt-neuf », y lit-on.
Et ils fracassent nos têtes
d’une caresse vive et traître
contre leurs ardoises
griffonnées d’incantations,
et les ans se perdent
dans les ramures du temps
qui passe et qui
fane
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Peinture: Bernard BUFFET