requiems, 1789.

Les ans se sont perdus

dans les ramures du temps
qui passe et fane.
La Révolution est abattue,

gorge tranchée aux lames
fourbes du mépris

qui entame et damne.
Les Ans se sont perdus

dans les ramures du temps
qui passe et fane.
Sur le trottoir, l’encre nue

s’épanche de ce parchemin vagabond,
« Déclaration

de quatre-vingt-neuf », y lit-on.
La Révolution

est abattue, Gorge tranchée
aux lames sévères du mépris

qui entame et damne.
Et roulés entre leurs doigts

l’on devient
des hommes-allumettes

qu’ils grattent d’un geste
écorché de toute compassion,

aride et leste
comme le ricanement de la potence

comme le ricanement de la potence
qui s’enterre amoureusement

autour du cou.
Sur le trottoir, l’encre nue

s’épanche de ce parchemin vagabond,
« Déclaration

de quatre-vingt-neuf », y lit-on.
Et ils fracassent nos têtes

d’une caresse vive et traître
contre leurs ardoises

griffonnées d’incantations,
et les ans se perdent

dans les ramures du temps
qui passe et qui

fane

 

 

 

 

 

 

 

 

 

_________________

bernard-buffet-revolution-catalogue-01

Peinture: Bernard BUFFET

 

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