Imagine,
dans l’espace
de cet instant
qui fredonne,
se perdre
en douceur
dans le détail
d’une peinture,
le coeur
éventré
sur le corail
d’une bouche fine.
Imagine,
dans la langue
du couchant,
entendre
sur ses papilles
en effervescence
fondre
la chair
du fruit
croqué.
Imagine
jusqu’à
la lie,
condamné
à l’errance
dans l’espace
d’un instant,
le bruissement
des sens
éclore
au hasard
sur la peau
comme la lettre
enivrante
d’une amante
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Peinture: Dante-Gabriel ROSSETTI