C’est l’histoire
d’un sourire
blanc curare
battant dans la poitrine
du boulevard,
il creusait l’air
et les fumées
d’échappement
du bas d’une fontaine
à Orléans,
cherchant un passant
avec le vent
dans la peau.
Ce sourire
blanc curare,
ouvert comme une fleur,
a planté son dard
et m’a fait repartir
le cœur.
En ces heures
encor,
il me défigure
les tristesses,
il est la pluie
que j’attendais versant
ses petites ivresses
sur les brûlures
de toutes mes guerres.
Ce sourire
blanc curare
tintant
dans la poitrine
du boulevard,
à Orléans.
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Photo : Jean-Michel HATTON