Je m’appelle Soleil
je m’appelle la Lune
je m’appelle n’importe-où
qui te fait rêver
je m’appelle ce que tu veux
je m’appelle ce que disent tes yeux
je m’appelle amoureux
je m’appelle par le nom
que tes lettres
me donnent
je coûte le prix des timbres
qui tiennent
ces enveloppes scellées
de ta salive
dans leur flanc
je m’appelle Ciao
je m’appelle Viens
ou
pars
je m’appelle ce que tu cries
je m’appelle ce que tu dis
je suis être
je suis rien
si tu veux.
Je suis aimer
je suis fou
je m’appelle ton ombre
ou
ton absence
je m’appelle attente
je m’appelle reste !
je suis ta chanson française
je suis ton canot de notre sauvetage
je m’appelle partons
je m’appelle la Provence,
Charente
ou
la Virginie
là-bas
je t’appelle
je t’appelle mienne
je t’appelle
quand tu me parles
tes blanches dents
me décorent
Duc ou Baron
ou
Roi ou riche Pair
ou
tout a la fois.
Je m’appelle Soleil
je m’appelle la Lune
je m’appelle n’importe-où
qui te fait rêver
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Photo: Robert DOISNEAU, “Le Muguet du Métro” (1953)